La forêt domaniale de la Grésigne occupe un grand amphithéâtre ouvert vers le sud, de grès rouges du permotrias qui lui ont donné son nom. D’une superficie de 3 530 ha, c’est la plus grande forêt de Chênes sessiles du sud ouest de la France et la plus au sud. Entourée par le causse de Limogne au nord, le Ségala à l’est, le bas Quercy à l’ouest, elle est limitée au sud par la Vère et les bassins molassiques de Montauban et du Gaillacois où s’épanouissent de vieux terroirs viticoles. Cette grande diversité géologique lui confère une très grande diversité de paysages, d’essences et de milieux de vie, à l’origine d’une très forte biodiversité.
Son origine se perd dans la nuit des temps. Elle est déjà citée comme une forêt convoitée du comté de Toulouse au dixième siècle, elle recèle des merveilles archéologiques, témoignant de son histoire riche et variée. Agropastoralisme, artisanat, charbonnage, verreries forestières, ébénisterie, merrandiers, menuiserie, navigation, chasse, ont laissé les traces d’une activité foisonnante. À la fois richesse convoitée et refuge pour les populations, elle témoigne également dans tout son entourage calcaire, des plus vieilles traces au monde d’activité humaine dans des grottes. Il y a 178000 ans, l’homme de Néandertal était déjà là, près de l’actuel Bruniquel.
Au 17ème siècle, Louis de Froidour, grand maître des eaux et forêt sous Louis XIV , la transforme en forêt royale, protégée de la surexploitation par un mur d’enceinte, elle acquiert progressivement sa configuration actuelle et deviendra plus tard forêt domaniale sous la révolution. Toujours au cœur des activités humaines, c’est aujourd’hui l’ensemble des bastides qui figurent parmi les grands sites d’Occitanie, occultant en partie l’importance structurante de la forêt sur le plan territorial, morcelée administrativement entre départements et communautés de communes.
Avec le renouveau scientifique autour de l’arbre et des écosystèmes forestiers, elle redevient stratégique et centrale au travers de l’évolution des problématiques climatiques et de l’érosion alarmante de la biodiversité.